Electronic Guerilla

Sébastien Béranger : électronique en temps réel
Alex Grillo : vibraphone augmenté
Edith Azam : texte

librement inspiré de William S. Burroughs
& de la Beat Generation

50’

Production : Césaré CNCM/Reims & Difffusion


Librement inspiré de William S. Burroughs et de la Beat Generation, Electronic Guerilla est un spectacle pluridisciplinaire, où le texte, l’électronique en temps réel, la vidéo et les improvisations instrumentales se mêlent en une forme transversale. L’écriture poétique d’Edith Azam reprend les fantasmes technophobes des 70’s et projette un imaginaire décalé sur notre propre relation virussée aux nouvelles technologies. Entre vastes blagues potaches et visions horrifiantes des machines, Sébastien Béranger et Alex Grillo s’emparent de leur ordinateur et vibraphone respectif pour nous plonger dans une odyssée sonore et visuelle entre brouillages, artefacts et virus.

A texte décalé, dispositif innovant ! Pour ce projet le set-up est le suivant :
– un vibraphone avec des micros-contacts sous les lames, traité et diffusé en temps réel autour du public en quadriphonie.
– un dispositif audionumérique en temps-réel pour les traitements de la voix, du vibraphone, pour le sampling et la diffusion multiphonique.
– des projections vidéo en perspective dialoguant avec le texte énoncé.

Extraits :

« … Une parole, vite, sans trace. Une balle en granit incrustée dans la peau : la tête s’ouvre et c’est à la fin de la lumière. Je lis dans les veines de ma gorge, tu lis dans les veines de ta gorge, nous lisons dans les veines… Paysage irréel, son mat, solitude : Du sable dans la tête. Respiration. Respiration coupée. Les images nous crispent. Il suffit qu’une d’entre elle pénètre nos synapses et nous sommes vérolés. La torsion visuelle aussi bien que sonore nous perfore la logique. Les filtres cérébraux se creusent, ça nous rend insomniaques… »

« … Tout message est faussé. Le virus le dévore avant même qu’il soit fait, le virus nous dévore avant qu’on l’ait croqué. Il nous pénètre sans effort. Les gènes synthétiques, les transformations in vitro, les dons d’organes, la peau, le sexe, toute les zones humides sont des facteurs d’activation. Claque. Le hall se vide. Le temps quitte le hall. La porte tourne. Jamais fermée. Le dément coupable. Folie a un doute. Ordonnance froissée, carapace altérée, courage psychiatrique. Noyade sans mesure. Le cri. Le cri. Le cri donne trois fois le poids. Détonation mourir. Et le flux change de consistance. Des microbiotes rêvés pour les bactéries autonomes qui s’immiscent en nous et nous dévorent jusqu’au trou quitte à mourir sans nouvel hôte à son service. Et le virus, pour cela, impulse au corps une propension au toucher, au tousser, à la bave, à la muqueuse, au désir. Les foules sont folles de désir, d’attouchement, de palpation, de sexe : par injonction virale. Et les germes gargouillent : les germes sont repus ! »

« … virus : entrée dans la matière, déchirure excessive dans le tissu spongieux, léchure de sel dans mémoire, instantanés, craque pupilles.
virus : miroirs brisés, reflets multipliés. Ça siffle dans la jugulaire, puis les saccules se retroussent. Oreille interne stridentifiée.
Virussss. »

Edith Azam


Electronic Guerilla
Live electronic – création/première
Sébastien Béranger & Alex Grillo
Présenté par Césaré au FARaway – Festival des Arts à Reims
Concert enregistré et filmé à Césaré, le 10 février 2021 par Assommoir Production


© Césaré